Une pratique naturelle, existant depuis bien avant que l’être humain ait commencé à la conceptualiser : il s’agit de la pédo-épuration parfois dénommée à tort géo-épuration.
Jusqu’à présent les textes de loi reconnaissent le pouvoir épurateur du sol,
c’est clairement précisé une nouvelle fois au troisième alinéa de l’article 6 de l’arrêté du 7 septembre 2009 fixant les prescriptions techniques applicables aux installations d’assainissement non collectif recevant une charge brute de pollution organique inférieure ou égale à 1,2 kg/j de DBO5, ouf !
Le pouvoir épurateur du sol est un principe naturel.
Il n’aurait nullement besoin de norme si l’acteur était conscient des processus naturels, de ce qu’il utilise en amont comme de ce qu’il rejette en aval. Mais nos sociétés utilisent maintenant le terme « naturel » comme argument de vente et non comme principe de fonctionnement. Elles considèrent le citoyen comme irresponsable, à tort ou à raison, donc tout naturellement nos dirigeants vont chercher à encadrer ce pouvoir, à vérifier qu’il soit bien exécuté.
Ils vont devoir créer des appareils permettant de mesurer son efficacité, fournir des outils aux agents chargés de le faire appliquer.
Bien loin du pouvoir épurateur du sol le pouvoir des inconscients inconséquents qui nous gouvernent crée tout un arsenal technologique, création, transfert, formation, marquage, normalisation, valeur ajoutée… Leurs dispositifs, gros consommateurs de béton, plastique et autres produits qui à terme deviennent des déchets, rentreront dans la case "développement durable", sale coup de passe passe dialectique pour continuer à participer à la marche du monde moderne, peu d’emploi à la clef mais beaucoup de plus-value et de profit financier.
Face à l’opportunité de mettre sur le marché une nouvelle gamme de produits, de labels, de numéros d’agrément, de plaques d’identification, il restera à berner le futur client, à le séduire par ce nouveau concept, pour qu’il ajoute le produit à son panier, l’esprit tranquillisé par l’estampille "écologique". La partie n’est pas gagnée pour les prêtres du temple et ses marchands. La pilule ne passe plus pour de nombreux groupes humains vivant à la surface de la terre mère, la « pacha mama » comme l’appelle certaines populations indigènes. Le temps est venu de délaisser politiciens et autres spécialistes en phraséologie, de ne plus cautionner des politiques morbides et destructrices par une obéissance à des règles infondées, nous sommes en mesure, et même en devoir d’avoir des installations en cohérence avec nos idées, en symbiose avec les cycles naturels.
Multiples sont les réalisations simples et efficaces qui traitent des eaux ménagères en zone péri-urbaine et urbaine, occupant des superficies réduites, au maximum quelques mètres carrés [1] Il va sans dire que ces installations n’ont aucun type d’agrément, elles sont de ce fait sous l’entière « irresponsabilité » de leurs concepteurs.
Ci-dessus, de haut en bas, à Tepoztlan, Morelos, Mexique pour respectivement 4 personnes, 5 personnes et moins de 1 m² pour un bureau accueillant 6 personnes.
Ci contre un très modeste et parfait dispositif de traitement pour les eaux ménagères [2] d’une personne, dans une cour de 4 m², trois cotés occupés par des bacs à fleur [3].
Ci-dessous une surface plantée de phragmite à Lagardelle sur Lèze, Haute-Garonne, 2 personnes et à Saint Girons, Ariège, une « tour de jardin » d’environ 1 m² [4] recevant les eaux d’une machine à laver de 2 personnes.
En zone à forte densité de population la question est plus complexe mais avec un minimum de volonté il est possible de trouver des solutions, pour preuve cet exemple de traitement dans un quartier d’Oslo, intégration parfaite dans le paysage urbain.
Ce filtre planté prend en charge les eaux grises d’une centaine d’habitants sur moins de cent mètres carrés et les traite de manière plus efficace que nos stations d’épuration sans en avoir les désagréments que représentent des rejets chargés dans les milieux aquatiques et l’odeur !