Les phragmites envahissent la pédo-épuration Enregistrer au format PDF

Depuis 5 ans, les eaux grises d’une petite habitation de Haute-Garonne sont déversées dans le sol au milieu d’un bosquet de roseaux (Phragmites australis). Cette petite habitation accueille l’été les volontaires agricoles (« Wwoofers ») de la ferme voisine.

A la fin du printemps, les phragmites atteignent la hauteur de la maison.
En hiver, les phragmites se dessèchent.
Lael Delort

Il n’y a pas de pré-traitement pour isoler les graisses et les solides issus des eaux de vaisselle aussi le système s’est colmaté quelque fois et il a fallu dégager la sortie du tuyau. Hormis ces quelques épisodes, cette pédo-épuration n’a jamais posé de soucis à ses habitants : ni odeurs, ni eaux stagnantes. Ce système n’a jamais été contrôlé par le SPANC.

La sortie des eaux grises au milieu du bosquet de phragmites.

Au départ, une seule motte de phragmites a été plantée, mais ces plantes ont vite proliféré. Le propriétaire des lieux regrette d’avoir planté cette première motte, car il doit aujourd’hui lutter contre la prolifération importante des phragmites sur son terrain. L’hiver, il faucarde les roseaux secs et arrache ceux qui le gênent.

C’est en effet un des problèmes que peuvent poser les roseaux qui raffolent de ces zones humides et se répandent très largement grâce à leurs rhizomes rampants vivaces. En épuration naturelle des eaux grises, on les réserve généralement aux filtres plantés où leur extension est contenue par le bac étanche du filtre.

Pour des systèmes de pédo-épuration, il vaut mieux recourir à d’autres espèces de milieu humide moins envahissantes comme les massettes (Typha) ou les laîches (Carex) ou tout simplement des plantes, arbres ou arbustes communs qui apprécient l’eau. On peut ainsi entrer dans une démarche de valorisation des eaux grises par l’irrigation à l’image des systèmes de bassins de mulch développés aux États-Unis.

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