Projet novateur en Chine Enregistrer au format PDF

Grâce à une coopération entre plusieurs acteurs internationaux, une ville moderne de 7000 habitants a été pensé et réalisé entièrement en utilisant des techniques durables pour l’eau et l’assainissement.

Le Projet sino-suédois d’Eco-ville d’Erdos, à Dong Sheng, Mongolie Intérieure, Chine

Arno Rosemarin, Xiao Jun, Uno Winblad, Guoyi Han, Zhu Qiang Stockholm Environment Institute (SEI)

Sun lixia et Li Jingrong, chef et vice-chef du Dong Cheng District EPB, Zhang Dong Sheng, chef du Erdos Planning Bureau, Mr Han Yunxiang, vice-chef du Dongsheng district Government

Résumé

Pour montrer qu’il est possible de construire et de faire fonctionner un centre urbain en utilisant des approches durables pour l’assainissement, l’usage de l’eau, les déchets solides et les infrastructures, un audacieux projet de recherche-développement a été entrepris par la ville de Dong Sheng, dans le District Municipal d’Erdos, en collaboration avec le programme EcoSanRes et la SIDA. Une ville de 7000 habitants avec des immeubles de un, deux et quatre niveaux, comprenant services et commerces, est en cours de construction. Les premiers logements seront habités fin 2004, et le projet sera achevé en 2007. Cela représente la première tentative majeure en Chine (et dans le monde) de construire à neuf une ville moderne toute entière utilisant des techniques durables pour l’eau et l’assainissement.

Introduction

L’endroit se situe en Chine du nord, en Mongolie Intérieure à 100 km au sud de Baotou dans le bassin du Fleuve Jaune. La zone reçoit 300 à 400 mm de précipitations annuelles avec une évapotranspiration potentielle de 2800 mm, le rationnement de l’eau est commun dans la plupart des centres urbains.

Erdos représente un groupe de cités dans un bassin de mines de charbon (73 milliards de tonnes de charbon en réserve) peuplé d’environ 1,5 millions de personnes. Dong Sheng elle-même compte 260 000 habitants et la ville nouvelle (Hei Zao Kui) se développe comme un faubourg à quelques km du centre ville. Dans le centre ville de Dong Sheng, il y a environ 60 000 ménages, dont 15 000 dans des immeubles à plusieurs étages et 15 000 dans des logements de plain-pied. Environ 20 000 ménages ont des toilettes à chasse d’eau, le reste de la population utilise 280 toilettes publiques, dont 17 sont à chasse d’eau, 156 des latrines à fosse profonde et le reste des latrines à fosse superficielle. Dans les zones périurbaines et rurales, la plupart des logements ont leur propre latrine à fosse superficielle, mais elles sont en mauvais état. La défécation à l’air libre est commune. Les latrines à fosses sont de qualité variable, mais sont en général très médiocres, et présentent des risques tant pour la santé que pour l’environnement.

La situation générale de la ville par rapport à l‘assainissement est typique de la Chine, un patchwork avec des domaines négligés qui entraînent une contamination des eaux souterraines par les pathogènes et une pollution par les sels minéraux. La mauvaise qualité de l’assainissement rend complique encore l’approvisionnement en eau, déjà difficile.

Avant 1985, les effluents des toilettes à chasse d’eau étaient mélangés avec les eaux de pluie et abandonnés directement dans des fossés, sans traitement. La ville a commencé à construire son système d’égout avec conduites de collecte en 1985. Le système couvrait 64% de la superficie de la ville en 2002, les eaux de pluie étant collectées à part dans un réseau de 31 km de conduites et de fossés couverts depuis 2000. La station d’épuration est entrée en fonctionnement en 2002 avec une capacité quotidienne de 30 000 tonnes, mais elle travaille à un régime beaucoup plus bas, à cause de l’insuffisance du système de collecte.

Une station d’épuration supplémentaire existe avec une capacité de 2 000 t/jour, il est prévu d’en construire deux autres d’une capacité de 2 000 t/jour chacune. Les eaux souterraines sous la ville sont polluées par les égouts. Il y a un besoin évident d’une meilleure gestion de l’eau et le passage à un système d’assainissement durable, qui utilise peu ou pas d’eau, est une vraie opportunité pour cette ville.

Le plan du projet

 1600 logements
 Toilettes sèches à dérivation d’urine
 Collecte et recyclage de l’urine
 Collecte des matières fécales, hygiénisation et recyclage
 Collecte des eaux grises?, traitement et réutilisation
 Collecte des déchets organiques de cuisine, compostage et recyclage
 Séparation à la source des déchets solides et recyclage

Le projet d’écoassainissement de Hei Zao Kui

Les logements de la ville nouvelle sont équipés de toilettes sèches à diversion d’urine en porcelaine, modernes et d’un coût modéré, conçues à partir de modèles développés et appliqués en Suède. Les toilettes, équipements annexes et installations fixes sont développées et fabriquées en Chine spécialement pour ce projet.

L’urine (500 litres par personne et par an) sera collectée sur place dans des citernes et utilisée par l’agriculture locale. L’approvisionnement en eau se limitera à la cuisine et à la salle de bain (capacité : 80 litres par personne et par jour). Les eaux grises (30 000 l par personne et par an) seront collectées sur place dans de petites unités décentralisées et traitées par oxygénation et filtration pour réduire les pathogènes, la DBO, l’azote et le phosphore, avant la décharge en surface (il n’y a pas d’eaux de surface dans cette zone, et les eaux souterraines sont à une profondeur de 20 à 30 m). Des bacs à graisse demandant un entretien seront fournis pour améliorer l’écoulement des eaux grises, mais aussi pour diminuer au niveau des ménages l’effet immédiat de la charge de déchets dans l’eau.

Les déchets organiques et solides seront triés et collectés en écostation. Les matières fécales (50 litres par personne et par an) seront confinées déshydratées dans des conteneurs en sous-sol, elles seront vidangées une à deux fois par an, et seront compostées avec les autres déchets organiques des ménages et utilisées pour l’amendement des sols.

Les eaux d’orages et de ruissellement ne seront mélangées à aucun effluent des ménages et seront évacuées selon le relief naturel du paysage.

Les habitants à la recherche d‘une maison ou d’un appartement dans cette ville recevront une formation et bénéficieront d’un suivi pour renforcer leur implication et accroître leur intérêt pour le projet. Beaucoup d’études seront menées en relation avec ce projet, pendant et après la construction. Les performances et les coûts seront évalués de façon à pouvoir faire des comparaisons avec les pratiques conventionnelles.

Le personnel du projet est réparti en une série d’équipes de recherche-développement spécialisées dans différents aspects, comme la conception des infrastructures et des installations (voirie, adduction d’eau, électricité, IT, chauffage), architecture et construction, écotoilettes, systèmes pour l’urine et les eaux grises, réutilisation agricole, communications, etc. Le projet passe par une période de développement et de tests avant sa mise en œuvre complète en 2005 et 2006. Une fois opérationnelle, la ville modèle sera l’objet d’évaluations de performances par des spécialistes de l’eau et de l’assainissement, des urbanistes, des spécialistes de l’agriculture urbaine, etc.

Sept 04

Le Programme EcoSanRes Les pierres angulaires du Programme EcoSanRes financé par la SIDA et administré par le SEI sont :
  Communication - Promotion, mise en réseaux et dissémination

  • Compétence - Développement des méthodes, études et formation
  • Projets pilotes - Asie, Afrique et Amérique latine

Pour références, résultats de recherches, liens et débats en rapport avec le programme EcoSanRes et les initiatives qui lui sont liées, merci de se référer à www.ecosanres.org Pour plus de détails, contacter : Dr Arno Rosemarin, manager du programme EcoSanRes ? Stockholm Environment Institute (SEI), Box 2142, Stockholm, Suède, arno.rosemarin chez sei.se ou téléphone +46 8 412 14 18

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